La bibliothèque remercie Eisuke Nishikawa pour sa contribution à la Ressource du mois de janvier. M. Nishikawa, qui travaille comme architecte en conservation à l'Agence japonaise des affaires culturelles, a rejoint l'ICCROM en 2017 pour un détachement de deux ans. Dans cet article, il présente l'un des trésors les plus importants et uniques de notre bibliothèque : la collection de rapports de conservation japonais. Ces publications non commerciales sont extrêmement difficiles à trouver en dehors du Japon et la Bibliothèque de l'ICCROM est très fière et reconnaissante à notre partenaire japonais pour cette donation régulière et fondamentale.
La collection de rapports de conservation japonais dans la bibliothèque de l'ICCROM : une introduction
Les rapports de conservation publiés au cours de l'année au Japon sont régulièrement envoyés à la bibliothèque de l'ICCROM. Cette pratique a débuté dans les années 1970, lorsque Bernard Feilden était directeur général de l'ICCROM, avec les 30 premiers rapports envoyés par la Division des biens culturels du patrimoine bâti de l'Agence gouvernementale des affaires culturelles du Japon. En 1980, Cevat Erder, directeur général de l'époque, a écrit une lettre demandant à l'Agence des affaires culturelles d'envoyer régulièrement les rapports. Actuellement, la collection de la bibliothèque compte environ 350 rapports.
Ces rapports sont des documents très importants sur la préservation du patrimoine bâti au Japon. Le premier a été produit à l'occasion de la conservation et de la restauration de la Grande Porte Sud du temple Todai-ji en 1930. Par la suite, lorsque la conservation et la restauration à grande échelle du temple Horyu-ji ont commencé en 1934, la publication systématique d’un rapport pour chaque réalisation de travaux de conservation importants de biens culturels protégés au Japon est devenu habituelle.
De nombreux bâtiments de biens culturels japonais sont en bois, et il est courant de démanteler tout ou partie du bâtiment lors d'une conservation et d'une restauration à grande échelle. Il est nécessaire de produire une documentation détaillée avant de commencer la conservation et, en fonction de l'avancement du démantèlement, d'étudier soigneusement la situation des dégâts, la technique de construction, ainsi que l'historique des modifications apportées au bâtiment après sa construction d'origine, etc. Sur la base des résultats de l'enquête, la politique de conservation est réexaminée afin de déterminer s'il est préférable de restaurer le bâtiment dans son état d'origine ou dans tout autre état de l'histoire du bâtiment. L'un des principaux objectifs des rapports est d'informer les générations futures des résultats de l'enquête et du processus d'examen.
Le contenu du rapport est structuré selon les sections suivantes : "Aperçu du bâtiment", "Aperçu du projet", "Éléments d'enquête", "Sources historiques", "Photos et dessins". Un "Résumé en anglais" est fourni à la fin. Les dessins sont réalisés à la main à l'aide de stylos traditionnels (avec deux lames d'acier qui retiennent l'encre). Les dessins et les rapports sont conservés de façon permanente par l'Agence pour les affaires culturelles.
Ces études et rapports sont réalisés par des architectes spécialistes en conservation, et le savoir-faire de ces architectes en conservation a également été préservé en tant que "technologie de conservation sélectionnée" par l'Agence pour les affaires culturelles. En outre, les compétences des architectes de la conservation sont incluses dans les "Compétences, techniques et connaissances traditionnelles pour la conservation et la transmission de l'architecture en bois au Japon", qui ont été récemment (en décembre 2020) inscrites sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.
Bien que les rapports soient rédigés pour la plupart en japonais, comme mentionné ci-dessus, ils contiennent des résumés en anglais et sont richement illustrés de photographies et de dessins. Nous vous invitons donc à les consulter lors de votre visite à la bibliothèque de l'ICCROM et nous espérons qu'ils éveilleront votre intérêt !
Figure 1: Documentation de l'historique des modifications et de l'enquête sur la coloration de Yusho-in
Figure 2: Dessin de Kangi-in dessiné à la main
Les illustrations figurant dans cet article sont aimablement fournis par l'Association japonaise pour la conservation des monuments architecturaux.