Des experts étudient les moyens de préserver le patrimoine inestimable son et image de la disparition

Soima unlocking

Bruxelles, 2-4 septembre – Des experts internationaux du monde entier examineront cette semaine les moyens de dépasser les limites posées par certaines professions et institutions, en vue de pouvoir s’écouter les uns les autres et de partager des stratégies permettant de sécuriser et de dynamiser l’avenir du patrimoine son et image. Leurs stratégies pratiques assureront la pérennité de ce patrimoine unique en déterminant de manière créative les utilisations qui pourront en être faites pour promouvoir le développement social.

La conférence internationale, intitulée « Déverrouiller le patrimoine son et image », lance un appel pour la mise en place de collaborations entre les disciplines et l’échange de connaissances, afin d’assurer la pérennisation de ce patrimoine. La conférence est soutenue par un ensemble de 15 institutions culturelles nationales et internationales spécialisées dans ce type d’enregistrements, et rassemble plus de 200 créateurs, collectionneurs, praticiens du patrimoine culturel, décideurs, innovateurs et chefs d’entreprise de 40 pays.

Les connaissances actuelles sur la conservation et l’accès aux sons et aux images sont fragmentées et souvent confinées dans des domaines de compétences séparés, ce qui pose une difficulté majeure aux professionnels qui souhaitent collecter et utiliser le matériel audiovisuel. Le programme de l’ICCROM pour la conservation des collections de sons et d’images a été activement engagé dans l’élaboration d’initiatives visant à remédier à cette problématique mondiale ces huit dernières années. Après la tenue de six manifestations internationales, la conférence de 2015 offrira l’occasion de saluer les réalisations accomplies par le réseau SOIMA ; de renforcer les partenariats avec une détermination renouvelée ; et de nouer de nouvelles collaborations en vue d’aller de l’avant.

« Le temps presse pour les professionnels qui tentent de conserver ces pièces inestimables de la connaissance et du patrimoine universels. Ces pièces peuvent tout simplement disparaître si elles ne sont pas correctement recueillies et conservées en vue d’être utilisées plus largement », a déclaré Stefano de Caro, le Directeur général de l’ICCROM qui est le principal organisateur de la conférence avec l’Institut royal du patrimoine artistique de Belgique (KIK-IRPA).

« Grâce à la rapidité des avancées technologiques, les sons et images enregistrés ont imprégné nos vies et nos imaginations. Ce phénomène est heureux puisqu’il permet à un nombre croissant de personnes de partager des souvenirs tant personnels que collectifs », a-t-il fait remarquer. « Il y a toutefois un hic. Si, pour les documents datant du Moyen-Âge, il est encore possible de lire ce qui est écrit, des changements sont apportés quasiment tous les jours aux formats des pièces actuelles. De nouvelles collaborations sont donc nécessaires avec les entreprises, en vue de s’assurer que les enregistrements artistiques d’hier et d’aujourd’hui resteront accessibles demain », a-t-il ajouté.

Les moments forts de la conférence incluent une présentation de Mshai Mwangola, metteur en scène, conteuse, rhétoricienne et intervenante pour TEDX; un exposé de Chris Lacinak, fondateur et président d’AudioVisual Preservation Solutions, sur un calculateur de rentabilité novateur pour la conservation numérique ; et un débat animé par Howard Besser, fondateur et directeur du programme de l’Université de New York « Moving Image Archiving and Preservation » (MIAP), sur la comparaison entre l’accès libre et la gestion des droits.

Les participants assisteront à un concert et à un exposé de David Monacchi, artiste spécialisé dans le son, chercheur et compositeur éco-acoustique, sur les complexités éco-acoustiques des forêts équatoriales encore intactes. Son projet pluridisciplinaire, intitulé Fragments of Extinction, initié il y a près de 15 ans, décrit les derniers territoires des forêts tropicales primaires équatoriales intactes. Un concert audiovisuel de Timbila Tracks, produit par Matchume Zango et Walter Verdin, proposera des solutions pour conserver et actualiser une culture musicale traditionnelle en voie de disparition.
Les sessions de la conférence se dérouleront à l’Académie royale flamande des sciences et des arts de Belgique (KVAB) et au Musée des instruments de musique de Bruxelles.

Le programme complet est disponible à l’adresse www.soima2015.org