Soutenir le Patrimoine Numérique (SDH) est une initiative de développement des capacités dirigée par l'ICCROM qui vise à recueillir et à diffuser des stratégies et des outils pour la préservation et l'utilisation créative du patrimoine numérique. Elle a pour but de relier les connaissances de divers domaines, promouvoir le développement et rendre accessibles les technologies numériques permettant de saisir le potentiel du patrimoine.
La cohorte de l'atelier, géographiquement et disciplinairement diversifiée, comprenait 33 professionnels choisis parmi plus de 200 candidats. Les participants étaient issus de 25 pays sur six continents et de domaines aussi variés que le patrimoine, les droits de l'homme, la science, la recherche et la communication.
L'atelier a été co-conçu et organisé par Aparna Tandon, responsable de programme senior, Aide d’urgence et résilience pour le patrimoine culturel en temps de crise (FAR) et SDH (Soutenir le Patrimoine Numérique) de l'ICCROM ; Hilke Arijs, spécialiste de la numérisation du patrimoine audiovisuel ; et Michela Masciocchi, consultante pour SDH. Jui Ambani, Mohona Chakraburtty et Rahel Wolde Mikael, assistantes de programme pour ICCROM-FAR, ont aidé à mettre en œuvre l'atelier.
Temps forts et éléments à retenir
Antonia Liguori, maître de conférences à l'université de Loughborough et Philippa Rappoport, responsable de l'engagement communautaire au Smithsonian Office of Educational Technology, ont partagé leurs expériences sur la narration numérique en tant que processus dynamique de co-création.
Les participants ont pu raconter leurs histoires patrimoniales et acquérir une expérience directe de la manière dont la narration participative déclenche des conversations riches et inclusives. Un "cercle d'histoires" virtuel a ainsi été créé, aidant les participants à remettre en question les récits préconçus sur le patrimoine, à décortiquer les réalités complexes et à développer une compréhension commune des défis actuels.
Cette séance a été suivie d'une session technique dirigée par Ervin Verbruggen, chef de projet à Q42, qui a présenté une gamme d'outils numériques pour la création et la publication d'histoires patrimoniales. Dans le cadre d'une activité de groupe interactive, les participants ont essayé des outils prêts à l'emploi combinant des ressources visuelles et audio pour co-créer des histoires captivantes.
Pour conclure la journée, Jui Ambani, assistante du programme ICCROM-FAR, a partagé une étude de cas sur la façon de créer des histoires basées sur des scénarios pour améliorer la préparation aux situations d'urgence dans le secteur du patrimoine. Les participants ont ensuite réfléchi aux stratégies de narration qui peuvent aider à capter l'imaginaire collectif en utilisant des éléments audio, vidéo et autres éléments réalistes pour rendre les histoires aussi efficaces que possible.
La dernière journée a été consacrée à des études de cas inspirantes sur la narration numérique dans le domaine du patrimoine. Elizabeth Lee, vice-présidente chargée des programmes et du développement chez CyArk, a montré comment les modèles 3D et les technologies de réalité virtuelle peuvent créer un accès équitable et respectueux aux sites du patrimoine.
Bram Wiercx, responsable des technologies de l'information et de la communication chez FARO, a expliqué comment développer une application pour la visite de collections et de sites patrimoniaux, qui permet aux utilisateurs d'interagir avec les expositions patrimoniales et d'en tirer des enseignements.
Samuel Donvil, responsable de projet chez Meemo, a discuté des avantages de l'utilisation de données ouvertes liées pour construire des histoires du patrimoine, démontrant comment les plateformes Wikimedia peuvent permettre une plus grande visibilité des collections du patrimoine.
Une session sur les meilleures pratiques pour préserver les histoires dans le domaine numérique a conclu l'atelier. Erwin Verbruggen a souligné l'importance d'adopter une stratégie de sauvegarde tout au long du processus de narration numérique afin de garantir une récupération des données en cas de besoin. En outre, il a suggéré des outils pour assurer la maintenance à long terme des archives numériques des pages web et des autres solutions de documentation vidéo.
En montrant comment les histoires patrimoniales impliquent les thèmes de mémoire et d’identité qui nous relient à travers le temps et l’espace, l’atelier a mis en lumière le rôle de la narration numérique. Il a fourni un espace inclusif et des moyens créatifs pour que les personnes puissent exprimer des récits alternatifs autour du patrimoine partagé. Dans ce cadre, la variété croissante des outils numériques ouvre de nouvelles perspectives pour le secteur du patrimoine, rendant le patrimoine plus accessible et engageant. Un suivi de l'atelier est prévu pour soutenir la co-création de récits patrimoniaux inclusifs dans le domaine numérique.
En tant qu'universitaire en architecture et en urbanisme spécialisé dans l'urbanisme cinématographique, l'atelier a beaucoup contribué à élargir le champ de mes recherches et m'a incité à enseigner les outils et les techniques à mes étudiants. Ces outils sont également nécessaires dans l'éducation, un domaine qui devrait avoir des approches plus collectives, collaboratives et démocratiques.
Taher Abdel-Ghani, Maître de conférences adjoint en conception architecturale, Université d’octobre des sciences et des arts modernes.
Je suis très inspiré et enthousiasmé par les possibilités présentées au cours de l'atelier. Pour moi, ce qui est ressorti, c'est l'aspect relationnel de la narration, quelque chose qui est lié à ma pratique artistique et au processus de création – et de quelle manière cela touche toutes les personnes impliquées.
Nicola Grobler, Maître de conférences en beaux-arts, Université de Pretoria
Pour en savoir plus sur le programme Soutenir le Patrimoine Numérique et ses initiatives, écrivez à digitalheritage@iccrom.org.