Le changement climatique est le facteur qui affecte le plus rapidement les biens du patrimoine mondial, menaçant un tiers des sites naturels du patrimoine mondial et un site culturel sur six. Il est essentiel de renforcer les capacités en matière d'action climatique pour le patrimoine mondial afin de protéger la valeur universelle exceptionnelle et de renforcer la résilience du patrimoine et des communautés.
Afin de renforcer les capacités régionales, le WHL et l'ARC-WH ont mis en place un atelier avancé de 5 jours sur l'action climatique pour le patrimoine mondial dans la région arabe. L'atelier s'est tenu au siège de l'ARC-WH à Manama, Royaume de Bahreïn, du 5 au 9 mars 2023, et a été suivi par dix gestionnaires de sites et praticiens du patrimoine de Bahreïn, d'Égypte, du Liban, de Palestine, de Syrie, des Émirats arabes unis et du Yémen.
L'accent a été mis sur la nécessité de fournir aux participants des outils et des connaissances pour évaluer les risques liés au changement climatique et concevoir des mesures d'adaptation et d'atténuation adéquates, spécifiques aux besoins de chaque bien du patrimoine mondial.
"Compte tenu de l'impact direct et indirect de l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des risques de catastrophe, en particulier ceux résultant du changement climatique, nous ne pouvons plus nous permettre d'être passifs dans notre approche de la conservation et de la gestion du patrimoine. Plutôt que de réparer les dommages et les détériorations et de s'occuper uniquement de la réponse et du rétablissement après la catastrophe, il est urgent de se concentrer sur l'atténuation du changement climatique et l'adaptation à celui-ci."
— Rohit Jigyasu, ICCROM, Responsable de projet, Patrimoine urbain, changement climatique et gestion des risques de catastrophes
L'atelier a donc permis de présenter des outils et des méthodologies et s'est penché sur les études de cas de chaque participant, en explorant l'évaluation des risques climatiques à travers le développement de scénarios basés sur des modèles existants, la compréhension des cadres politiques nationaux, régionaux et internationaux pour le patrimoine et le changement climatique, et le développement de stratégies d'atténuation et d'adaptation de grande envergure à plusieurs niveaux. Les participants ont pu réfléchir aux possibilités existantes de partenariat avec d'autres institutions et communautés patrimoniales et non patrimoniales, ainsi qu'aux moyens de renforcer les accords de gouvernance en vue d'une action climatique efficace au niveau local et régional.
L'atelier de Bahreïn était le dernier volet d'une initiative en trois parties visant à renforcer les capacités en matière de gestion des risques de catastrophes et de renforcement de la résilience pour le patrimoine mondial, qui a débuté en juillet 2022 avec le cours de renforcement des capacités sur la gestion des risques liés au patrimoine mondial dans la région arabe et qui s'est poursuivi avec un processus de mentorat de trois mois, au cours duquel 12 participants ont eu l'occasion de concevoir des propositions et des actions relatives aux risques de catastrophes spécifiques à leur lieu de résidence pour leurs biens inscrits au patrimoine mondial.